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Le Cadavre Encerclé

Kateb Yacine

Projet scénographique pour le concours ENSATT 2022

MISE EN PLACE

Pour son concours d’entrée 2022, l’ENSATT propose Le Cadavre Encerclé de Kateb Yacine sorti en 1959, à monter, entre quelques autres salles, à la Croix-Rousse à Lyon. Le Cadavre Encerclé est un témoignage de la Guerre d’Algérie. Le public suit les derniers jours d’un homme, Lakhdal, qui côtoie la mort au point de ne plus savoir s’il est vivant ou mort. L’univers de la pièce est donc inquiétant, pleins de délires et de récits relatant des fait passés. Lors de cette lutte souterraine contre le pouvoir en place, les personnages évoluent principalement dans une ruelle, et dans des lieux indéfinis et cachés.

C’est la rue des Vandales qui, à l’instar des spectateurs, est témoin de l’histoire, elle sur qui tout glisse, personnages, lieux et foule. Pour implanter véritablement les lieux et les atmosphères de la pièce dans cette rue, les personnages l’habite et la font évolué. Des tapis, des assises, des objets et même des corps viennent l’encombrer pour disparaitre à nouveau.

CHRONOLOGIE

La notion du temps est flou tout du long de la pièce. Kateb Yacine laisse le spectateur évoluer avec Lakhdar, qui dès le début se retrouve hors du temps, laissé pour mort. Le Cadavre Encerclé dessine, comme le titre le laisse deviner, un mouvement cyclique. Les événements se répètent, dans l’opposition au pouvoir, dans les massacres, dans la mort de Lakhdal... Seule la foule défile tout au long de la pièce, donnant l’impression du flux et reflux des vagues. Parfois une figure sort de cette masse, avant d’y être de nouveau avaler. C’est cette dernière qui fini par absorber Lakhdal, en l’épaulant, «depuis que la mort m’a pris par l’épaule» puis avec le chœur qui rode avec le marchant sur la scène. Il fini par disparaitre lui aussi.

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CONTRAINDRE L'ESPACE

La scénographie du Cadavre Encerclé utilise la partie avant du plateau. Laissant un couloir d’environ deux mètres cinquante au bord de la scène avant d’être fermer par un mur en panneaux de papier coulissant. Cet espace impacte le mouvement des personnages, mais aussi la perception du spectateur qui perd son recul par rapport à la pièce qu’il va voit. La proximité les inclue directement dans les questionnements des personnages envers leur quête de liberté et de vérité. La scénographie poursuit ainsi l’idée de Kateb Yacine de donner un témoignage, un aperçu de cet événement historique dont beaucoup de parts sont encore aujourd’hui dans l’ombre.

INIVERSALISME ET INDIVIDU

Kateb Yacine décrit les remous d’un événement historique, sans nom ni dates. Il s’ouvre à une vision plus universelle de ces moments de tentions que le simple témoignage avec la poésie de son texte. Cependant c’est bien Lakhdal que le public suit et c’est bien le récit de ses proches qu’il entend. La scénographie doit donc balancer entre un lieu universel et une histoire personnelle. Ici, la ruelle épurée peut être appeler avec le nom de n’importe quelle ruelle, et ce sont les accessoires qui vont introduire le contexte et l’histoire des personnages présents dans Le Cadavre Encerclé.

THEATRE DANS LE THEATRE

Pour introduire les différents niveaux de récits, des marionnettes, manipulées par le chœur, créent des échos entre ces personnages enfermés et leur mots qui s’échappent, comme des bout d’eux même se détachants.

LE MUR

Le mur fait la totalité de la longueur du plateau (environ 18 mètres). Des panneaux sont fixés sur des rails sur deux longueurs. Les rails du dessus sont fixés à une perche qui court sur toute la scène. Pour des questions de stabilité et de poids, les plateaux font un peu moins de quatre mètres.

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AMBIANCE LUMINEUSE

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La lumière a deux enjeux dans la scénographie, elle permet dans un premier temps de créer une ambiance correspondant aux lieux ou aux intérieurs dans lesquels évoluent les personnages et redessine l’espace, avec des couleurs chaudes tamisées et diffuses. Dans un second temps, elle sert à créer des silhouettes, à multiplier les personnages et le chœur. En créant une atmosphère très blanche et froide, elle dramatise les discours et les mots des personnages. Elle est aussi le cadre d’un théâtre d’ombre chinoise et d’actes entrevus à travers les mots du texte.

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