Berlin Mon Garçon
Marie Ndiaye
Projet de scénographie concours TNS
Berlin mon garçon est un texte contemporain. Il retrace le déchirement silencieux d’une famille, autant sur le point géographique que mental. Une partie tente de rester dans la réalité d’un village français, tandis que l’autre se perd dans un Berlin merveilleux figé dans un passé pour chacun idéal.
Le théâtre 13, par sa forme carrée (une boite que les personnages n’auront de cesse de scinder) et sa programmation tres jeune et contemporaine répond parfaitement au texte de N’Diaye.
La scénographie se découpe en deux temps.
Le premier est une confrontation de deux espaces : Chinon contre Berlin.
Les deux lieux façonnent la typologie de la scène en créant un espace dégagé et symétrique. Chaque extrémité du plateau est bien définie : d’un coté bibliothèques, comptoir et de l’autre, lit, fauteuils. C’est le sol, qui reprend les motifs d’un parquet mosaïque, qui permet à ces espaces marqués de s’estomper en devenant de plus en plus clair et légers.
La zone centrale devient donc une transition, une frontière poreuse entre Berlin et Chinon, par le biais du sol, et du système d’éclairage. Celui-ci appuie le lieu de l’action par la lumière, laissant l’autre partie de la scène dans l’obscurité.
Ce système permet de garder l’effet de dualité de la pièce, de visualiser l’isolement des personnages et rappelle cette famille qui est en train de se disloquer.
Le deuxième temps est l’arrivée des panneaux coulissant sur l’ensemble de la scène.
En opposition à l’ancrage des deux lieux, les panneaux mobiles recadrent des brefs instants du récit. Ils permettent aux personnages de se protéger, de se cacher, ou d’être au pied du mur. Les panneaux créent un labyrinthe mouvant, ils illustrent l’impossibilité de communiquer des personnages et leur égarement.